L'amour triomphe dans un jardin ou dans un désert non encore foulé.
L'amour notre seigneur et notre maître.
Il n'est pas la décrépitude de la chair dans la luxure, ni l'effondrement du désir lorsque le désir et moi entrons en lutte.
Il n'est pas non plus la chair qui prend les armes contre l'esprit, car l'amour ne se rebelle point.
Il s'écarte plutôt du chemin des anciens destins, de ce chemin mille fois foulé, pour se diriger vers le verger sacré, afin de chanter et de danser son secret devant l’éternité.
L'amour est la jeunesse débridée, l'homme libérée de la terre, et la femme couvée par la flamme divine et éclairée par la lumière d'un ciel plus profond que notre ciel.
L'amour est un rire lointain dans l'esprit. C'est un assaut sauvage qui vous susurre à l'oreille son invite au réveil.
C'est une nouvelle aube sur la terre, un jour non encore achevé à vos yeux, ni aux miens, mais qui est déjà accompli dans son plus grand coeur.
La mariée surgit du coeur de l'aube, et le marié, du crépuscule.
Il y a des noces dans la vallée.
L'amour est ce jour si vaste que nulle plume ne saurait le décrire.
Extrait de "L'Oeil du prophète" Khalil Gibran
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